Vendredi soir d’automne, j’accompagne mon épouse à la soirée de la Fondation de son collège où elle est directrice. Rien d’exceptionnel, me direz-vous. J’y contribue depuis qu’elle y travaille, soit depuis maintenant dix ans. Souper bénéfice, encan silencieux et diverses formules de tirage agrémentent la soirée. Les fonds ainsi récoltés permettront de venir en aide à des familles qui vivent des revers de fortune, de faire vivre des camps de jour à des élèves handicapés ou de soutenir des projets pédagogiques particuliers. La formule est connue. Je l’ai moi-même appliquée dans une autre époque de ma vie.
Le rôle des fondations est à la fois ingrat et essentiel pour plusieurs écoles : privées comme publiques, ne vous méprenez pas. Le prosélytisme dont font preuve les membres de ces fondations n’a d’égal que la cause qu’ils défendent, les élèves qu’ils veulent aider ou, plus critique encore, l’école qu’ils veulent garder ouverte, malgré ses faibles moyens.
Le rôle essentiel de la communauté
Dans ces occasions, c’est toute la communauté qui est interpelée pour soutenir l’Éducation, avec un grand E. Marchands locaux, parents d’élèves, collègues de travail, institutions financières du quartier et anciens et anciennes sont appelés à contribuer. Le phénomène est encore récent pour nous, francophones, alors qu’il fait partie des mœurs de nos voisins anglophones. Je ne vous donnerai pas un cours d’histoire économique pour expliquer cette distinction fondamentale. Vous en connaissez les raisons.
Plusieurs élèves contribuent au succès de ces soirées par la démonstration de leurs talents, plus souvent qu’autrement artistiques. C’est l’occasion d’entendre des prestations musicales originales ou de voir des expositions tout aussi fraîches. Rarement s’attend-on à rencontrer une bande de « Geeks » informatiques.
Des élèves aux multiples compétences
Quelle ne fut pas ma surprise de tomber sous le charme d’une équipe de robotique et de son mentor et enseignant de science et de robotique, Sylvain Gauvreau. Six élèves m’ont raconté l’évolution de la robotique dans leur école; du temps qu’ils passent dans leur cours à travailler la programmation et surtout, surtout, du temps qu’ils mettent en-dehors de la classe par pur plaisir, pour relever des défis personnels ou d’équipe. Bref, j’ai côtoyé de la motivation à l’état brut pendant ces cinq minutes où chaque élève voulait me partager sa fierté.
Il y avait un mélange de sentiment d’appartenance envers le collège, de fierté d’avoir relevé des défis de taille et d’être récipiendaire de prix prestigieux sur les plans local, national et international. Je n’avais encore jamais vu le trophée de « l’inspiration en génie » décerné par la non moins célèbre NASA. Cet honneur récompense l’équipe qui a fait la meilleure promotion des sciences et de la technologie au sein de sa communauté et dans le monde. Rien de moins. Toute l’équipe s’est ainsi mérité automatiquement un accès au Championnat mondial de robotique à Saint-Louis, Missouri. Elle affrontera pour la cinquième fois les 400 meilleures équipes au monde.
Toutes mes félicitations aux six représentants de l’équipe de robotique du Collège Regina Assumpta à Montréal : Massimo Di Maulo, Joe Kamal, Samuel Continelli, Olivier Philippe Fils, Irène Ruse, Nardo Edward Jean-Gilles et leur enseignant Sylvain Gauvreau. Votre passion est contagieuse.