À l’heure où la majorité des pays membres de l’OCDE repensent leurs systèmes d’éducation, voici que les neurosciences arrivent au secours des élèves pour optimiser leurs apprentissages. Les récentes recherches en science cognitive déboulonnent des mythes en éducation et encouragent certaines stratégies pédagogiques qui contribuent à la réussite des élèves. Tout cela grâce à l’imagerie cérébrale.
Les mythes sont tenaces lorsqu’il est question du cerveau en éducation. Les principaux neuromythes, puisque c’est de cela qu’il s’agit, sont fortement ancrés dans la population mais aussi chez les enseignants. Voici les principales idées reçues :
- L’humain se sert d’à peine 10% de son cerveau (faux, il fonctionne à 100% selon les tâches demandées);
- Le cerveau est plus performant avant l’âge de 50 ans (faux, il conserve sa plasticité toute sa vie en autant qu’il soit régulièrement sollicité);
- Les différences entre les hémisphères gauche et droit expliquent la différence des apprentissages (faux, les hémisphères sont complémentaires);
- Le respect du style d’apprentissage de l’élève (auditif, visuel, kinesthésique) affecte sa réussite (faux, aucune étude n’a réussi à le prouver sinon qu’il importe de varier ses stratégies pédagogiques pour stimuler l’attention des élèves);
Comment voir les apprentissages ?
L’imagerie par résonnance magnétique (RIM) est à la base des travaux en neuroscience. Grâce à l’IRM, il est maintenant possible de voir l’activité cérébrale au moment des apprentissages. Elle permet d’illustrer les connexions qui se font selon les tâches demandées à l’élève. Plus spécifiquement, nous pouvons observer une augmentation de l’activité neuronale dans les zones où se font les apprentissages. Cela se démontre par l’accroissement du nombre de connexions qui s’opèrent dans le cerveau.
Figure 1- Neurones-freeimages.com
Comment aider les élèves?
Le récent symposium international de l’Association canadienne en éducation www.cea-ace.ca/fr s’est déroulé sous le thème La persévérance scolaire – Ce que la neuroscience peut nous enseigner. Le Dr Steve Masson, de l’Université du Québec à Montréal et directeur du Laboratoire de recherche en neuroéducation (LRN), y a présenté des stratégies pédagogiques que les enseignants auraient avantage à intégrer dans leur pratique.
Tout d’abord, il importe de répéter l’activation neuronale. « Si on emprunte souvent le même sentier dans la forêt, un chemin se développe et on y circule plus facilement », affirme-t-il. Il en est de même avec l’activation des mêmes connexions qui contribuent à ce que les élèves fassent de meilleurs apprentissages.
L’effet d’espacement des périodes d’étude, telle qu’il les appelle, contribue aussi à mieux ancrer les apprentissages. Ainsi, il est plus profitable d’étudier quatre fois 30 minutes plutôt que de le faire pendant deux heures. Le phénomène d’oubli s’en trouve diminué et la réactivation des connaissances augmente la rétention des apprentissages comme l’illustre la figure 2.
Figure 2 Activation des savoirs ©Steve Masson
Le prochain article abordera les autres principes pédagogiques sur lesquels le Dr Masson fait porter ses recherches. Il s’agit d’autant de pistes pour mener les élèves vers la réussite.